Portrait de Gwenaëlle, 

Notre collaboratrice, opératrice qualité à l'ANRH Lannion

L’ANRH poursuit un objectif humaniste : permettre à des femmes et des hommes de se réaliser, par l’exercice d’une activité professionnelle adaptée. Derrière chaque emploi ou contrat de l’ANRH se trouve ainsi un parcours de vie singulier, et souvent, une expérience forte de résilience. Nous vous proposons de découvrir le témoignage de Gwenaëlle, qui a rejoint l'ANRH en 2021 :

« L’ANRH a été ma carte chance ! 

mon joker pour me permettre de réinventer ma vie après la maladie »

Une vie sur des rails…

« Ma vie, c’est d’abord un parcours professionnel d’un trait. Une entreprise industrielle où je suis entrée pour un stage d’été… et j’y suis finalement restée 23 ans ! J’y ai exercé un métier dans lequel je me suis réalisée : technicienne qualité. J’adorais ce métier, même si j’aimais moins son contexte… je fais référence à certains comportements exacerbés par la compétition, dans les entreprises privées "classiques" : le carriérisme forcené de certains, prêts à tous pour réussir ;  l’ambiance de travail prêtant aux querelles pour un rien ; certaines petites bassesses qui semblaient faire partie du jeu… J’exerçais un métier que j’aimais, mais dans une ambiance qui me procurait un certain mal de vivre. Nécessité faisant loi, j’en prenais mon parti.

… et puis la maladie bouleverse tout

Et puis ce parcours professionnel de 23 ans a explosé en vol : une grave maladie, avec des traitements lourds. Trois ans de ma vie en arrêt, passés dans les hôpitaux. Et au final, un classement « ALD », Affection Longue Durée. Après ces trois ans de traitement, je n’ai été autorisée à reprendre une activité qu’à mi-temps, et avec des restrictions physiques. Alors j’ai vite réalisé que je ne reprendrais pas ma vie là où je l’avais laissée, avant l’hôpital. Je vous passe les détails, mais avec mon employeur, cela s’est terminé par un licenciement pour inaptitude.
L’espérance à rude épreuve
À partir de là, l’espérance de retrouver un travail est mise à rude épreuve : comment dire le doute, l’appréhension, l'angoisse ? Au chômage, j’ai réalisé que d’autres « handicaps » aggravaient mon handicap : je n’avais connu qu’un seul employeur, et je cherchais un emploi à mi-temps : autant dire que dans mon domaine, la qualité dans l’industrie, ça n’existe pas. D’autant qu’après trois ans sans travailler, on perd toute confiance en soi, on ne sait plus du tout ce qu’on vaut… On intériorise les regards des autres, la façon dont on est perçue, et les gens ne disent rien, mais dans leur regard, vous comprenez bien que vous êtes disqualifiée. Il y a un peu de compassion pour la maladie, mais plus aucune considération pour les compétences. Soudain, vous avez l’impression que vous ne valez plus rien.
Devoir faire une croix sur son métier, à cause du handicap
Alors j’ai compris que cette maladie serait pour moi une rupture d’avenir : la fin du métier que j’aimais, et que je devrai à présent me réorienter professionnellement. Cela a été très difficile de me dire que je ne pourrais plus jamais exercer MON métier, mais je constatais l’impasse : je ne retrouverai jamais un travail à mi-temps dans ce domaine, compatible avec mes restrictions. Il me fallait bien être lucide… Les seuls postes que l'on me proposait à mi-temps étaient des remplacements de secrétariat. J’ai donc fait une formation de secrétaire médicale par dépit, et j’ai fait quelques remplacements de secrétariat, rien de stable, des petits contrats sans débouchés… J’ai compris que retrouver un travail stable, qui me plaise et dans lequel je pourrai de nouveau m'épanouir serait hors de portée.

Et puis... « L’ ANRH a été ma carte chance. Un cadeau du ciel presque inespéré, pour réinventer un parcours de vie après la maladie »

« Et puis un beau jour, il s’est passé ce dont je n’aurais jamais osé rêver : j’ai reçu un mail de Cap Emploi, qui avait échangé avec l’ANRH. Pour un poste d’opératrice qualité, MON METIER, sur le site industriel de Lannion, et ils pouvaient envisager de me prendre à mi-temps, en adaptant le poste à mes restrictions ! Est-ce qu’après toutes mes galères, la vie avait ENFIN décidé de me sourire de nouveau ? J’avais décroché un rendez-vous à l’ANRH Lannion !… L’entretien a été infiniment respectueux, ça a encore renforcé mon envie, immense, d’avoir ce poste… Auparavant, je ne savais pas vraiment ce qu’était une entreprise adaptée...j'ai découvert une entreprise qui allait faire ce qu’il fallait pour adapter le poste à mes restrictions, ma positive attitude s'est de nouveau réactivée !!! Ma vie allait enfin pouvoir reprendre son cours !!! Vraiment, je n’y croyais pas ! Il me fallait d’abord valider un stage de deux semaines, permettant d’évaluer si le poste était compatible avec mon état physique. Et la réponse a été oui, j’ai validé le stage ! Ce qui a permis à l’ANRH de me proposer d’abord un CDD, puis un CDI, sur ce poste d’opératrice qualité, exercé à mi-temps.
C’est totalement fou : un cadeau du ciel que je n’osais même plus espérer après cette longue traversée du désert. Comme quoi… malgré toutes les difficultés, il faut y croire envers et contre tout, car au bout du tunnel qui semble sans issue, les bonnes nouvelles peuvent finalement arriver, la preuve ! L’ANRH a été ma carte chance, mon joker pour me permettre de réinventer ma vie après la maladie.
« L’ANRH m’a refait découvrir le fait de venir travailler avec le sourire ! »
J’ai tout de suite apprécié l’approche du handicap qui règne à l’ANRH : personne ne m’a jamais demandé quel était précisément mon problème de santé. Il n’y a pas d’impudeur entre nous, c’est aussi une façon de ne pas enfermer les gens dans leur handicap, de ne pas les voir à travers ce prisme. Ici on apporte nos compétences, pas nos souffrances, l’objectif est au contraire de les dépasser ! 

Et puis surtout, j’ai découvert ce qu’est une ambiance collective de travail basée sur la SOLIDARITE, et le plaisir de travailler tous ensemble ! Je crois que cela vient du fait que nous avons tous eu des chemins compliqués, semés d'embuches avant d’arriver à l’ANRH, et qu’on n’accorde plus la moindre importance aux choses qui n’en ont pas, dans notre rapport aux autres. On est moins centrés sur nous-mêmes que ceux qui n’ont pas connu ces épreuves, et plus sensibles aux valeurs essentielles de l’existence, à la solidarité et aux progrès collectifs. Finalement on voit tous la vie très positivement, on est ici pour travailler et avoir une vie sociale, on est un peu comme une famille, il y a tellement de respect, d’entraide et de partage entre nous… 

Cela fait à présent plus d’un an que je suis à l’ANRH, et l’ANRH m’a offert un véritable ressourcement, a été mon facteur de résilience. J’ai retrouvé une sécurité matérielle mais surtout immatérielle, en me sentant si bien dans ce collectif qui m’a tout de suite accueillie et intégrée « telle que j’étais ». Du coup, je redécouvre grâce à l’ANRH aussi le fait de venir travailler avec le sourire, avec plaisir, et même avec impatience ! Grâce à ce travail passionnant et cette ambiance si bonne, c’est simple, j'ai repris le cours de ma vie. Oui : je vis et je revis, le plus pleinement possible. Merci l’ANRH Lannion de m’avoir offert cette chance, ce cadeau !
« Avec l’ambiance qui règne à l’ANRH, mon métier d’opératrice qualité prend une autre dimension, beaucoup plus intéressante ! »
Ce qui me plait d’autant plus, c’est que cette bonne ambiance donne une autre dimension à mon métier d’opératrice qualité. Ce métier est passionnant parce qu’il se base sur la recherche de solutions, dans une logique d’amélioration permanente, mais il peut prêter à la caricature : vous pouvez être vue comme « la méchante qui flique les autres et vient mettre le doigt sur leurs erreurs ». Je sais que dans certaines entreprises, les salariés voient les « contrôles qualité » comme de mauvais moments à passer… ce n’est ni sain ni agréable, pour personne. Mais à l’ANRH, cet écueil n’existe pas ! La culture d’entreprise, très axée sur la satisfaction de nos clients, fait que tout le monde apprécie le service qualité, en comprenant qu’il est là pour aider à trouver des solutions. Nous sommes vus comme des « ressources », dans une logique constructive, pas comme des « flics » ! Parce que l’ambiance dans l’atelier, entre tous, est très bonne, la façon même de percevoir nos rôles respectifs, aux uns et aux autres, s’en ressent. C’est un peu comme si je « re-découvrais » mon propre métier en mieux ! Et je suis fière de contribuer à cette image « qualité » qui caractérise si fortement l’ANRH !

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« Notre association a pour particularité d’avoir toujours placé l’emploi des personnes en situation de handicap au cœur de son activité, qu’il soit question de le créer, de le maintenir ou de développer les compétences de ses employés par la formation » A.Perez-Vieu, Présidente de l'ANRH
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