Annie PEREZ-VIEU :
Confinements, couvre-feu, distanciation, gestes barrières, activité partielle, n’ont bien sûr pas épargné l’ANRH. Il a fallu démontrer notre capacité de résilience, trouver des solutions générales et particulières, adapter notre fonctionnement aux besoins spécifiques des travailleurs handicapés ou non, répondre aux attentes de nos clients. Cela a exigé une mobilisation générale qui devrait continuer à porter ses fruits sur la durée. La pandémie, en effet, nous a obligés à réexaminer notre fonctionnement avec encore plus de vigilance et à accentuer les efforts déjà engagés pour rendre notre modèle encore plus performant sur les différents plans : économique, environnemental et social.
L’aide de l’État bien sûr, mais aussi la diversité de nos établissements et celle de leurs activités ont été des atouts déterminants. Nous avons pu mesurer encore davantage toute l’importance de se repositionner sur des vrais métiers permettant à nos travailleurs de développer compétences et employabilité, à l’Association de renforcer la rentabilité de ses activités et de s’engager plus fortement dans la défense de l’environnement. L’évolution de la société, accélérée par le développement du télétravail, a amené à prendre davantage conscience de l’intérêt de l’économie dite circulaire (réparation, reconditionnement), des mobilités « douces » remises à l’ordre du jour avec le vélo (électrique ou non). L’ANRH, par la formation de ses personnels, la synergie entre établissements, le recrutement de stagiaires, l’accroissement du nombre d’emplois « tremplins », a su prendre toute sa place dans cette évolution. Un aspect important de l’action de l’Association que la crise n’a pas révélé mais qu’elle a amplifié est celui d’une réponse adaptée, organisée, active au besoin de lien social de nos travailleurs, qu’ils soient ou non en situation de handicap. Pour les personnes non handicapées, ils ont souvent fait le choix d’entrer à l’Association par désir de donner un sens à leur travail, à leurs relations avec leurs collègues. Tous ont pu mesurer la nécessité d’entretenir cet état d’esprit, ils l’ont fait durant la crise, c’est un investissement qui devra perdurer.
Ce besoin de lien social est, sans doute, encore plus important pour les personnes en situation de handicap qui ont - plus que bien d’autres – souffert de devoir rester chez elles, d’avoir des pauses décalées sans beaucoup de contact, des repas pris à bonne distance les uns des autres, des plexiglas entre les postes de travail, des masques portés en permanence. Durant toute cette période, psychologues et encadrants ont veillé à maintenir le plus possible cet indispensable lien social. S’il en était besoin, chacun a pu prendre conscience de la nécessité de cultiver ce lien. L’ANRH est là pleinement dans son rôle, elle s’est donnée tous les moyens – en personnes, en matériel, en organisation – pour y parvenir. Tout ce processus s’est trouvé accéléré par la crise sanitaire. Les enseignements qui en ont été tirés sont des acquis précieux pour préparer un bel avenir à notre Association.