Femme et travail : Découvrez les femmes qui font l'ANRH

En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, nous mettons en avant 6 femmes, 6 représentantes de notre association et de ses valeurs, et leur regard sur la position de femme au travail. A travers leurs témoignages, découvrez : 

Dans votre carrière, le fait d’être une femme vous a-t-il un jour porté préjudice ?

Nadine : J’ai de nombreuses fois senti que le fait d’être une femme me « pénalisait ». Un jour, à l’époque où j’étais cheffe de rang, un homme s’est installé dans la zone que je servais. Mon patron est alors venu me demander de ne pas le servir, car j’étais une femme, noire qui plus est, et que cela ne convenait pas au client.

Marie-José : Plus jeune, j’ai travaillé dans un magasin où le patron ne supportait pas avoir des femmes dans son équipe. Il nous répétait chaque jour que notre place était à la maison, auprès de nos enfants, et non au travail. Je l’ai toujours recadré, et ai été licenciée. Car j’étais une femme et j’avais des enfants.

Annie : Ce que je retiens, de manière paradoxale, c’est plutôt l’inverse. Il y avait à mon époque peu de femmes, j’étais donc la privilégiée, je bénéficiais de cette position. Il y a eu du négatif bien sûr, j’ai parfois ressenti que le fait d’être une femme me portait peut-être préjudice, mais je ne me suis pas focalisée sur cette difficulté ; si ça avait été trop simple, cela m’aurait moins intéressée.

Carole : Il y a peu de temps, nous avons reçu l’appel d’une personne demandant à s’adresser à la direction. Lorsque l’on me l’a transmis, mon interlocuteur a insisté, en me précisant à plusieurs reprises, qu’il ne souhaitait pas s’adresser à moi, une femme, mais à un directeur. Ce genre de situation, j’en ai vécu plusieurs et elles témoignent, au-delà de remarques déplacées que l’on subit régulièrement, que nous ne sommes parfois pas prises au sérieux.

Cathy : J’ai beaucoup ressenti, plus jeune, que les postes à haute responsabilité étaient réservés aux hommes. J’ai réellement dû me battre pour accéder aux postes d’encadrement. Mais les choses évoluent vraiment, je le vois notamment à l’ANRH, où les femmes sont de plus en plus représentées dans les postes de direction.

Sophie : J’ai, au cours de l’une de mes expériences, subi du harcèlement, des remarques déplacées qui ne cessaient pas, malgré de multiples tentatives de résolution du problème, et j’ai fini par partir. Je ne fais pour autant pas une généralité, ce sont des situations ponctuelles, dues à la mentalité d’une personne ou d’une entreprise. Je travaille aujourd’hui dans une équipe composée d’hommes uniquement, et j’y trouve toute ma place.


Qu’est-ce que vous évoque la condition de femme au travail ?

Nadine : Nous faisons face à de trop nombreuses inégalités. Ce n’est, par exemple, pas normal qu’il y ait des différences salariales. Au travail, les femmes devraient être considérées sur les mêmes critères que les hommes, nous nous levons tous le matin pour la même chose. Nous ne sommes pas plus faibles, nous méritons tout autant le respect.

Marie-José : Les femmes sont souvent perçues comme moins investies car elles doivent gérer une vie de famille à côté. C’est une pensée d’un autre siècle ! En 2023, il faut normaliser le fait que les femmes comme les hommes ont une vie privée en dehors du travail, et que nous avons tous le droit de trouver notre équilibre. Les hommes également se sentent parfois discriminés lorsqu’ils veulent privilégier leur vie de famille, et ce n’est pas normal non plus !

Annie : Il est important que les femmes soient plus représentées dans les fonctions à haute responsabilité et dans tous les métiers . Quand je suis arrivée à l’ANRH, la Directrice Générale, son adjointe et la cheffe comptable étaient des femmes. Ce n’était pas le signe que l’ANRH était en avance sur son temps, mais simplement que ces femmes étaient méritantes, battantes et compétentes. Elles étaient à leur juste place. Aujourd’hui, en tant que Présidente, je sensibilise le plus possible sur la nécessité de recruter des femmes aux postes stratégiques et au Conseil d’administration, non pas par féminisme ou parce que je pense qu’elles sont les meilleures mais ma longue expérience m’a montré qu’une plus grande égalité était source d’efficacité et d’ouverture. De manière générale, les femmes apportent une approche différente, qui enrichit réflexions, modes d’organisation et relations humaines, comme il en est de même pour la diversité d’origine, de parcours professionnels, de générations ou de handicaps. La différence est vraiment source de richesse.

Carole : Ce que j’ai principalement observé, c’est le plafond de verre, ce plafond invisible auquel se heurtent trop de femmes dans leur carrière professionnelle à cause de préjugés, de normes, etc. Les inégalités sont réelles, mais la situation évolue dans le bon sens, même si elle est encore loin d’être parfaitement équilibrée. Les femmes doivent continuer à montrer de quoi elles sont capables pour faire évoluer les mentalités !

Cathy : C’est anormal que nous devions encore nous battre pour nos droits en 2023. L’égalité professionnelle est nécessaire et juste. Mais je suis encore plus révoltée lorsque je constate que dans certains pays, la femme doit encore se battre pour travailler ou accéder à une scolarité. Nous avons de la chance de vivre dans un pays où il y a eu beaucoup de progrès. Pour autant, il ne faut pas se contenter de « mieux » car il y a pire ailleurs.

Sophie Travailler en étant une femme est de facto plus difficile, les chiffres le montrent. Dans mon cas, cela n’a pas été un problème majeur, aussi car lorsque j’ai senti des ambiances sexistes, je suis partie. C’est un sacrifice, mais je pense que lorsque l’on est une femme, on doit être stratégique.


Quels conseils donneriez vous aux femmes, en particulier, à celles qui vivent difficilement leur quotidien de femme au travail ?

Nadine : Il faut toujours garder la tête haute et croire en nous, et ne jamais écouter ceux qui essayeront de nous descendre parce que nous sommes des femmes. Nous sommes intelligentes et courageuses, et nous devons continuer à montrer ce que nous avons dans nos tripes pour mettre fin aux préjugés.

Marie-José : Nous pouvons tout faire, il ne faut se fermer aucune porte et nous imposer. Il y a de plus en plus de femmes à la tête de grosses sociétés, il faut s’en inspirer, elles sont de véritables exemples de réussite ! Nous menons un combat, qui n’est pas évident, mais nous allons y arriver.

Annie : Le travail est la clé, il faut tout conquérir à la force du poignet ! Et soyons solidaires, je n’ai personnellement jamais bénéficié de solidarité féminine durant ma carrière, et c’est pourtant important : nous souhaitons toutes les mêmes évolutions.

Carole : Il ne faut jamais perdre de vue son objectif, et rester actrices de nos carrières. Lorsque nous rencontrons un obstacle, il faut savoir le contourner, et ne pas se laisser arrêter, quitte à changer de structure par exemple. Ce sera plus compliqué, mais c’est comme cela que nous y arriverons.

Cathy : Il faut persévérer, croire en soi et avoir la volonté de réussir. Il ne faut pas hésiter à s’imposer et à montrer ce que nous valons, sans perdre notre identité : nous sommes et resterons des femmes. Nous atteindrons l’égalité lorsque nous serons acceptées pour ce que nous sommes.

Sophie : Ne nous limitons pas nous-mêmes, osons, c’est l’une des clefs selon moi ! Osons nous exprimer, osons prendre de la place dans l’espace public, défendre nos droits, s’entraider. Ce ne sera pas forcément synonyme de réussite, car certaines mentalités ne changeront pas, mais nous ne perdrons jamais à expliquer ce que nous vivons et à essayer d’intéresser aux problématiques qui touchent les femmes.

Faites un don !

Participez par exemple à la formation

d'un salarié en situation de handicap

Plus de 1850 salariés et usagers

dont 78% en situation de handicap

« Notre association a pour particularité d’avoir toujours placé l’emploi des personnes en situation de handicap au cœur de son activité, qu’il soit question de le créer, de le maintenir ou de développer les compétences de ses employés par la formation » A.Perez-Vieu, Présidente de l'ANRH
S'inscrire à la newsletter
heart linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram