Une création pionnière dans le champ du handicap et de l'emploi
L’ANRH (Association Nationale pour l’insertion et la Réinsertion professionnelle des personnes Handicapées) est fondée le 12 avril 1954 sous le nom d’Association Nationale pour la Réhabilitation professionnelle par le Travail Protégé (ANRTP).
Dès l’origine, l’ANRH se distingue par une gouvernance inédite : associations de malades, organisations syndicales, représentants du patronat et l’État (1) à travers des représentants des ministères du travail et de la santé s’unissent pour créer un modèle inédit.
Leur ambition : permettre à toute personne en situation de handicap, quelles que soient ses capacités, d’exercer un métier utile, rémunéré et valorisant.
Des fondateurs visionnaires...
Alfred Rosier (1900–1986)
Résistant, haut fonctionnaire et militant, il fonde l’ANRTP en 1954 en s’inspirant du modèle britannique Remploy. Convaincu que le travail protégé devait accueillir tous les handicaps, y compris psychiques et cognitifs, il crée un premier centre de formation et un atelier protégé mixte à Paris. L’ANRTP obtient en 1963 le premier agrément ministériel prévu par la loi de 1957.
Francis Montès (1928–2011)
Atteint de tuberculose à 16 ans, il consacre sa vie à la défense des droits des personnes handicapées. Président de l’ANRH pendant 46 ans, il joue un rôle clé dans la préparation de la loi de 1975 et interpelle sans relâche les pouvoirs publics pour un accès équitable aux droits et à l’emploi. Il résumait l’action de l’ANRH ainsi : “L’objectif fondamental du travail protégé est de n’abandonner personne.”
Maurice Pilod (1885–1970)
Médecin militaire, professeur d’hygiène au Val-de-Grâce, il consacre sa vie à la lutte contre la tuberculose et à la réinsertion sociale des malades. Cofondateur de l’ANRTP en 1954, il en devient vice-président et mobilise ses réseaux pour soutenir l’association, notamment en facilitant l’achat des locaux de la rue du Pont-aux-Choux. Il incarne une vision humaniste du travail adapté, fondée sur la dignité, l’équité salariale et l’intégration. En 1970, les ateliers de l’ANRTP sont renommés « Ateliers Maurice Pilod » en hommage à son action fondatrice.
... et des dirigeants engagés
Aux côtés de Francis Montès, Nicole Brissonneau et Yvonne Prévost, respectivement Directrice générale et Directrice générale adjointe entre 1960 et 1992, déploient les premiers établissements de l’association et multiplient par cinq le nombre d’emplois.
Marc Joachim (2005–2018) et David Bourganel (depuis 2018) ont consolidé le modèle économique et social de l’ANRH, en l’adaptant aux transformations du marché du travail et aux attentes des personnes en situation de handicap.
Depuis 2011, Annie Pérez-Vieu, haute fonctionnaire investie de longue date dans les affaires sociales, assure la présidence de l’association.
• 1954 : Création de l’ANRH avec une gouvernance inédite réunissant associations de malades, syndicats, patronat et représentants de l’État
• 1962 : Création des premiers ateliers protégés en France (premier agrément ministériel)
• 1968 : Reconnaissance d’utilité publique
• Années 1970 : Développement des premières activités industrielles (câblage, conditionnement)
• Années 1990 : Lancement des prestations sur site client, avec le partenariat fondateur de CNP Assurances
• Depuis 1997 : Mise en place d’un accompagnement médico-psycho-social généralisé pour tous les collaborateurs en EA et ESAT (une singularité dans le secteur adapté)
• Années 2000 : Création de nouvelles entreprises adaptées et déploiement national du tertiaire administratif, notamment avec la Matmut
• 2004 : Naissance du métier de réparateur cycles et création de la marque « Les Petits Vélos de Maurice »
• 2009 : Ouverture de la blanchisserie industrielle de Tremblay, en partenariat avec Air France
• 2018 : Inauguration du restaurant inclusif et bio « Les Petits Plats de Maurice » à Paris
• Depuis 2021 : Lancement de la filière cycles ANRH et développement de nouveaux métiers, comme celui de technicien d’assistance informatique
• 2023 : L’ANRH est reconnue comme entreprise insérante par la Cour des comptes
Une diversification continue des métiers
L’ANRH a toujours fait évoluer ses activités pour répondre aux besoins de ses clients et offrir à ses collaborateurs des métiers porteurs de sens et de compétences.
Dès les années 1970, les activités industrielles comme le câblage ou le conditionnement marquent l’ancrage de l’ANRH dans la sous-traitance technique.
À partir des années 1990, l’association développe des prestations de services administratifs sur site client (CNP Assurances, AXA, AG2R La Mondiale…), puis des activités tertiaires externalisées, de blanchisserie industrielle (Air France), d’espaces verts, de réparation de petits électroménagers, ou encore de rénovation audiovisuelle (INA, France Télévision).
La dernière décennie a vu émerger de nouveaux métiers tels que technicien d’assistance informatique, réparateur cycles, ou en restauration avec l’ouverture du restaurant inclusive et bio “Les Petits Plats de Maurice” à Paris.
Une référence du secteur adapté
L’ANRH a traversé 70 ans d’évolutions législatives majeures, notamment la loi de 1975 sur l’orientation des personnes handicapées, la loi de 1987 sur l’obligation d’emploi, et celle de 2005 sur l’égalité des droits et des chances.
Elle a su adapter son modèle aux mutations de l’emploi, tout en demeurant fidèle à sa vocation initiale : adapter le travail à l’humain, et non l’inverse.
Aujourd’hui, l’ANRH compte 25 établissements, un siège social, près de 2 000 collaborateurs, et est reconnue comme un acteur de référence du secteur adapté, capable de concilier performance économique et impact social.