Nadine : J’ai de nombreuses fois senti que le fait d’être une femme me « pénalisait ». Un jour, à l’époque où j’étais cheffe de rang, un homme s’est installé dans la zone que je servais. Mon patron est alors venu me demander de ne pas le servir, car j’étais une femme, noire qui plus est, et que cela ne convenait pas au client.
Marie-José : Plus jeune, j’ai travaillé dans un magasin où le patron ne supportait pas avoir des femmes dans son équipe. Il nous répétait chaque jour que notre place était à la maison, auprès de nos enfants, et non au travail. Je l’ai toujours recadré, et ai été licenciée. Car j’étais une femme et j’avais des enfants.
Annie : Ce que je retiens, de manière paradoxale, c’est plutôt l’inverse. Il y avait à mon époque peu de femmes, j’étais donc la privilégiée, je bénéficiais de cette position. Il y a eu du négatif bien sûr, j’ai parfois ressenti que le fait d’être une femme me portait peut-être préjudice, mais je ne me suis pas focalisée sur cette difficulté ; si ça avait été trop simple, cela m’aurait moins intéressée.
Carole : Il y a peu de temps, nous avons reçu l’appel d’une personne demandant à s’adresser à la direction. Lorsque l’on me l’a transmis, mon interlocuteur a insisté, en me précisant à plusieurs reprises, qu’il ne souhaitait pas s’adresser à moi, une femme, mais à un directeur. Ce genre de situation, j’en ai vécu plusieurs et elles témoignent, au-delà de remarques déplacées que l’on subit régulièrement, que nous ne sommes parfois pas prises au sérieux.
Cathy : J’ai beaucoup ressenti, plus jeune, que les postes à haute responsabilité étaient réservés aux hommes. J’ai réellement dû me battre pour accéder aux postes d’encadrement. Mais les choses évoluent vraiment, je le vois notamment à l’ANRH, où les femmes sont de plus en plus représentées dans les postes de direction.
Sophie : J’ai, au cours de l’une de mes expériences, subi du harcèlement, des remarques déplacées qui ne cessaient pas, malgré de multiples tentatives de résolution du problème, et j’ai fini par partir. Je ne fais pour autant pas une généralité, ce sont des situations ponctuelles, dues à la mentalité d’une personne ou d’une entreprise. Je travaille aujourd’hui dans une équipe composée d’hommes uniquement, et j’y trouve toute ma place.